Les rues MADELEINE FOSSE et MOHAMED ELAOUFI:

Madeleine FOSSE

C’était une dame de la région elbeuvienne qui avait loué une maison au lieu-dit « LE MANOIR » à TOURVILLE-LA-CAMPAGNE, à côté de la maison de Madame TOUTAIN, précédemment FOUET. Elle avait adopté une petite fille d’origine polonaise, JACQUELINE MAZIAC.

Le 19 Août 1944, un détachement d’artillerie allemande vint occuper quelques maisons et fermes du village. Madame FOSSE fut obligée d’héberger officiers et soldats ennemis.

Or, MADELEINE FOSSE cachait des résistants patriotes qui durent partir. L’un d’eux, un certain PROSPER, revint le 22 Août et tua de plusieurs balles de revolver à bout portant l’officier allemand qui écrivait dans le jardin de Madeleine, puis PROSPER s’enfuit dans la campagne en perdant son chapeau. Furieux, les Allemands prirent en représailles 12 à 15 personnes de TOURVILLE-LA-CAMPAGNE qu’ils emmenèrent chez Monsieur LENOBLE, maire à l’époque, et ils commencèrent à préparer les poteaux d’exécution. Mais Monsieur LENOBLE s’opposa à cette décision et se proposa comme otage afin de laisser la vie sauve à ces Tourvillais.

MADELEINE FOSSE avait un chien, un berger allemand, qui partit avec les Allemands à la recherche du fuyard. Voyant cela, MADELEINE FOSSE rappela son chien, et de rage, les Allemands la tuèrent. C’était le 23 Août 1944.

Peu après, ils arrêtèrent un prisonnier nord-africain, resté en commando et travaillant dans une ferme, soit chez Monsieur PITARD, soit chez Monsieur PALFRAY. Cet ouvrier se nommait MOHAMED ELAOUFI, et se promenait tête nue, il fêtait sa libération prochaine. Les Allemands lui firent essayer le chapeau retrouvé sur le lieu de l’assassinat de l’officier allemand. Il lui allait bien, et les Allemands conclurent que MOHAMED ELAOUFI était le propriétaire du chapeau, et donc le tueur de l’officier. Ils le tuèrent à son tour. Ils transportèrent les deux victimes dans la maison MADELEINE FOSSE, les mirent dans la cheminée, les arrosèrent d’essence et y mirent le feu.

Voilà toute l’histoire, une parmi tant d’autres, qui s’est déroulée pendant cette fin de guerre…

Après la mort de sa mère adoptive, la petite fille en question a été déposée chez Monsieur LENOBLE déjà papa de deux filles. Elle a dû être adoptée par un médecin d’Elbeuf, Monsieur TROTTABA.

La place LENOBLE (place de la Mairie):

Pierre LENOBLE résistant, né le 27 mai 1900 à Tourville-La-Campagne,

élu maire en 1934 puis adjoint pendant la guerre,

réélu maire en 1944 par la résistance jusqu’en 1968,

décédé le 21 janvier 1985 à Tourville-La-Campagne.

La place se nomme LENOBLE en son hommage.

La rue MARCEL DELAUNAY:

MARCEL DELAUNAY
1876 / 1959
. Marcel Delaunay naît le 2 juillet 1876 à Rouen.

. Durant sa jeunesse il s’intéresse aux Beaux-Arts et à la peinture.

. À 24 ans il se marie et vient habiter à Tourville la Campagne en 1912, rue Madeleine Fosse.

. S’opposant au transfert du cimetière de Tourville la Campagne, le 25 juin 1927 il crée la Société des Monuments et Sites de l’Eure (préservation des monuments : église et patrimoine). Il en sera le président plus de 30 années..

. Survient la 2ème guerre mondiale, Marcel Delaunay et sa famille fuient la zone occupée et vont jusqu’à Castres où il restaure le musée Goya.

. Le 22 avril 1948 il reçoit le ruban de la légion d’honneur. Pour ses 80 ans, une manifestation se déroule à Tourville la Campagne.

. Le 17 juillet 1959 il décède en son domicile de Tourville la Campagne.

. Le 14 juin 1962 est établie une stèle de lui dans le jardin public face à la cathédrale d’Evreux.

Sa peinture : des caricatures, des fusains, des huiles, des bouquets de fleurs, des chaumières, des églises et monuments