Histoire locale

Tourville La Campagne

 

Tourville La Campagne est une commune française située dans le département de l’Eure en région Normandie. Tourville La Campagne est située entre Elbeuf et Le Neubourg. Commune de 1068 habitants.

Tourville La Campagne fut chef-lieu du canton jusqu’en 1821. Elle fut alors remplacée par Amfreville La Campagne.

De Torf ou Turold (nom de personne scandinave) et villa (domaine rural gallo-romain).

Blason Tourville-La-Campagne

 

Ces armes peuvent se blasonner ainsi aujourd’hui : d’un bleu azur au chevron d’or, cantonné en chef d’un côté: de deux coquilles d’argent et de l’autre: d’une tour en pointe.

 

 

Évolution de la population  
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
985 1 043 1 047 946 923 865 839 800 751
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
734 681 653 666 603 550 537 520 457
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
439 435 377 327 325 305 321 328 273
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
312 313 471 602 730 753 850 864 987
2015
1 041
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu’en 19995 puis Insee à partir de 20066.)

Histogramme de l’évolution démographique

 

Personnalités liées à la commune

 

*La famille de Tournebu est une famille d’extraction chevaleresque, originaire de Normandie. On trouve des sires et barons de Tournebu dès le XIe siècle. À partir du XIVe siècle la famille de Tournebu est composée de plusieurs branches entre lesquelles il y eut des contestations et des mutations difficiles à suivre. Il subsista jusqu’en 1810 une branche dite de Tournebu-Livet, donnée comme issue des anciens barons de Tournebu. Par ailleurs, il subsiste encore une famille noble du nom de Tournebu établie depuis le XVIIIe siècle à Tessel-Bretteville en Normandie.
L’origine de la famille de Tournebu paraît remonter aux premiers temps de l’organisation normande.
• En 1066, un sire de Tournebu prit part à la bataille d’Hastings.
• En 1083, un Guillaume de Tournebu, fut témoin signataire d’une charte de Guillaume le Conquérant, pour l’abbaye Saint-Étienne de Caen.
• Gabriel Du Moulin cite six seigneurs du nom de Tournebu (Richard, Robert, Jean, Guillaume, Pierre et Taupin) qui participèrent à la conquête de Jérusalem avec Robert Courteheuse, duc de Normandie et Godefroy de Bouillon.
• En 1186, un autre Guillaume de Tournebu était évêque de Coutances.
Leur fortune s’éleva après la réunion de la Normandie à la couronne de France.
En 1356, Pierre de Tournebu est impliqué dans les complots du roi de Navarre Charles le Mauvais et arrêté avec lui à Rouen par ordre du roi Jean II le Bon. Il rentre cependant en grâce avec le roi et figure dans la guerre contre les Anglais. Il est fait prisonnier en défendant le château de Caen et prolonge sa carrière jusqu’en 1393. Il épouse en secondes noces Jeanne de Saint-Jean, nièce de Bertrand Du Guesclin de laquelle il n’eut pas d’enfants.
Vers cette époque la famille de Tournebu est composée de plusieurs branches entre lesquelles il y eut des contestations et des mutations assez difficiles à suivre.
Selon Chérin, la famille de Tournebu remonte sa filiation à Thomas de Tournebu, trouvé en 1170, allié à Philippe Tesson dont le fils Guillaume, seigneur de Marbeuf et de Tournebu, trouvé en 1211, fut père de Robert, auteur de la branche des seigneurs de Marbeuf, barons de Beaumesnil, et de Jean, chevalier, baron de Tournebu, trouvé en 1290, allié à Isabeau de Beaumont-sur-Oise. Son descendant à la 5e génération Pierre de Tournebu, chevalier, seigneur de La Vacherie, maintenu noble en 1463, épousa en 1462 Jeanne Louvet, baronne de Livet et en eut Jean, auteur de la branche de Livet et Thomas, seigneur de Saint-Vaast, qui fit branche.
Au XVIe siècle, Jean de Tournebu et son épouse Marie de Croixmare seraient à l’origine de la construction du château de Saint-Germain-de-Livet, classé Monument Historique et propriété de la ville de Lisieux depuis 1958. Trois orants de la famille (représentant Jean de Tournebu, Marie de Croixmare ainsi que leur fils Robert de Tournebu) autrefois exposés dans un enfeu funéraire de la chapelle seigneuriale, sont aujourd’hui visibles dans l’église de Saint-Germain-de-Livet.
En 1761, La Chesnaye Des Bois écrit : « La baronnie de Tournebu est une des plus anciennes et des plus belles de la province de Normandie, anciennement elle était possédée par la famille des Tournebu qui est éteinte. »
Une famille de Tournebu, donnée comme issue des anciens barons de Tournebu, fut maintenue noble en 1463 et reconnue noble en 1540.
Il subsista jusqu’en 1810une branche de la famille de Tournebu, issue de Pierre de Tournebu, seigneur de La Vacherie et de Saint-Vaast, qui épousa en 1462 Jeanne Louvet, fille de Guillebert Louvet, baron de Livet. Cette branche hérita de la baronnie de Livet.
Un de ses membres, Pierre de Tournebu, chevalier, baron de Tournebu et de Livet, marié en 1680 à Élisabeth Le Cousteix, achète en 1701 la baronnie de Tournebu à Guillaume-Florentin comte Rhingraves de Salm.
Charles Fierville indique en 1867 dans son Histoire généalogique de la maison et de la baronnie de Tournebu, qu’il subsiste aussi une famille du nom de Tournebu, établie depuis le XVIIIe siècle à Tessel-Bretteville en Normandie, qui prétend se rattacher aux anciens barons de Tournebu et qui remonte sa filiation à François Jean de Tournebu, écuyer, seigneur et patron de Bretteville-sur-Bordel, Saint-Lambert et autres, né vers 1724 et mort à Bretteville le 17 avril 1771, marié à noble dame Françoise Claire de La Bigne. Il précise que cette famille a pour armes d’argent à la bande d’azur comme les anciens Tournebu.
Cette dernière famille du nom de Tournebu est subsistante et a adhéré à l’ANF le 4 juin 1955.

Terre et baronnie de Tournebu
Au XIIe siècle, les premiers seigneurs de Tournebu s’intitulèrent baron de Tournebu à partir de Thomas de Tournebu, mort entre 1199 et 1202. Ils firent construire au XIIIe siècle le château de Tournebu et conserveront la terre de Tournebu jusqu’en 1450.
De 1450 à 1701, la baronnie de Tournebu passe entre les mains de différentes familles.
En 1701, Frédéric-Charles Rhingraves de Salm, comte du Rhin, revend la baronnie à Pierre de Tournebu-Livet.
La baronnie de Tournebu subsista jusqu’à la Révolution française.
Marie-Pierre de Tournebu, descendante de Pierre de Tournebu-Livet (décédée dernière de sa branche en 1810) épouse en premières noces Pierre-François-Jean-Baptiste de Bernières, seigneur de Mondrainville, chevalier de Saint-Louis puis en 1789, Louis-François-Pierre Louvel de Janville, président de la Cour des comptes de Normandie (qui selon Fierville « dilapida bien vite la fortune immense de sa femme, fit abattre la toiture et les planchers de la tour »), lègue en 1806 la terre et le château de Tournebu à un cousin Jean Jacques Luc Edmond de Foucault (1764-1846), garde du corps du roi, capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis

 

Famille Laval

*Nicolas Laval (1767-1852)

Le chanoine Nicolas Laval (né à Croth le 9 février 1767), fut curé de cette paroisse de 1813 à 1852. Il avait ouvert dans son vaste presbytère une école presbytérale.

À côté de l’église et du presbytère se trouve une seule tombe, celle de l’abbé Nicolas Laval. Une plaque de marbre évoque ses mérites.

*Jacques Désiré Laval (1803-1864)

né le 18 septembre 1803 à Croth (Eure, France), mort le 9 septembre 1864 à Sainte-Croix (île Maurice), est un prêtre et missionnaire spiritain français, considéré comme bienheureux par l’Église catholique. Il est fêté le 9 septembre. Neveu de Nicolas Laval.

Jacques-Désiré Laval naquit en 1803 à Croth, petit village de la vallée de l’Eure, non loin d’Anet, alors que la France était encore bouleversée par les événements de la Révolution et les guerres napoléoniennes.

Après des essais, plus ou moins réussis, de premières études, d’abord dans une école presbytérale sous la conduite de son oncle Nicolas, curé de Tourville-la-Campagne, puis au petit séminaire d’Évreux, son père l’envoya au prestigieux collège Stanislas de Paris, d’où il sortit bachelier ès lettres, à l’âge de 22 ans et ès sciences l’année suivante. Il entreprit des études de médecine et soutint avec succès le 21 août 1830 une thèse sur le rhumatisme articulaire. La révolution de 1830 éclata et les barricades dressées dans la capitale ramèneront le jeune docteur en médecine en Normandie.

Il vécut avec son oncle Nicolas Laval à Tourville la Campagne de 1817 à 1820. C’est là que Jacques-Désiré Laval apprit à « écorcher le latin ».

Plus tard, pendant son séminaire à Paris, puis après son ordination, le Père Jacques-Désiré Laval aimera revenir à Tourville auprès de son oncle, pendant les vacances et chaque fois qu’il en avait la possibilité. C’est aussi de là qu’il partira en toute hâte, le matin du 14 mai 1841, pour se rendre à Londres où son départ pour l’île Maurice était initialement prévu le 20 du même mois

Une plaque est accrochée au mur de l’église pour rappeler le passage de Jacques-Désiré Laval à Tourville.

Missionnaire à l’Ile Maurice de 1841 à 1864. Le Père Jacques-Désiré Laval fut béatifié par le pape Jean-Paul II le 29 avril 1979, en la basilique Saint-Pierre de Rome.

buste père laval                          buste eglise pinterville                           tombeau actuel père laval

       Buste du père Laval.                 buste du père Laval déposé à l’église de Pinterville.        Tombeau actuel du père Laval, à Sainte-Croix.  

 

*Marcel DELAUNAY, peintre de l’école de Rouen, s’installe à Tourville-La-Campagne en 1912, lors de son mariage. Il y vivra jusqu’à sa disparition en 1959.
Déjà passionné par les monuments historiques, il se consacre en particulier à l’église de Tourville, en œuvrant à son classement (1932), en restaurant la Piéta du XVIème siècle qui en est un des plus beaux ornements et en lançant après-guerre, une souscription pour la restauration des vitraux du chœur (1947). Pour de plus amples informations, veuillez cliquer sur le lien: Journées du patrimoine 2017.

*La commune de Tourville La Campagne est également le village d’où est originaire Keen’V, chanteur à succès de ces dernières années.